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vendredi 30 mai 2025

Toucher au trophée


 

 

Les Oilers et les Panthers se retrouvent de nouveau en finale et comme c'est la plate coutume depuis trop longtemps, il fallait attendre de voir si le capitaine allait toucher son trophée de conférence respectif. Du côté des Panthers, ils ont opté pour ne pas toucher au trophée Prince-de-Galles (après y avoir touché en 2023 et s'être abstenu en 2024). Pour les Oilers, Connor McDavid a touché au trophée Clarence Campbell cette année, alors qu'il s'était abstenu l'an passé.

Mais que c'est donc plate tout ça. 

Et en plus d'être devenu une tradition/superstition que je trouve idiote et qui enlève au spectacle, ça n'a vraiment aucune importance et ça n'affecte en rien le résultat ultime. Voici un tableau (très) scientifique de la chose, en se concentrant premièrement sur le trophée Campbell depuis la saison 1998-99, soit un échantillon de 25 saisons.


En résumé, les clubs n'ayant pas touché au trophée ont remporté 9 fois la Coupe Stanley et l'ont perdu 9 autres fois. Les clubs ayant «OSÉ» toucher au trophée ont perdu 3 fois en finale et l'ont emporté 4 fois.

Donc si cela sert à prouver quelque chose, même si ça ne prouve rien, c'est que le clan «TOUCHER au trophée» est meilleur que de ne pas y toucher, l'emportant par une seule instance.

Oui mais ça c'est seulement le trophée de l'ouest, me direz-vous. Ok. Allons voir dans l'est.



Alors dans l'est. Toucher au trophée a remporté 8 coupes et en a perdu 6. Pas touche en a gagné 4 et en a perdu 7.

Donc une autre victoire encore plus décisive du clan «Touches-y au christie de trophée». 

Faites comme Ovechkin qui a même pris l'avion avec en 2018:

 


Donc, si ça marche même pas, pourquoi cette superstition existe et comment ça a commencé? 

Dans ce documentaire de la coupe de 1993, Benoit Brunet explique qu'ils étaient tous fier d'y toucher et même de parader avec comme si c'était la Coupe Stanley. Même que chaque joueur a pu le prendre en paradant sur la glace. 


De nos jours, même si quelqu'un y touche, il s'agit bien probablement seulement du capitaine, qui accepte de le prendre une trentaine de secondes et de retraiter vite au vestiaire. Pas mal moins le fun...

Mais était-ce un cas isolé en 1993 d'assiter à autant de célébration? C'était tu juste Montréal qui est plus crinqué que le reste de la ligue comme d'habitude?

Et bien fouillons dans les années précédentes pour voir.

En 1991 à Pittsburgh, c'était semblable à Montréal, même encore plus le fun. L'année suivante, comme la série avait été remportée à Boston, la coutume de l'époque était que le club gagnant le reçoive dans leur vestiaire après la partie. 

 

 


Comme ici en 1990 avec les Oilers, alors qu'ils avaient remporté le trophée à Chicago. Dans leur cas, on voit pas mal moins d'excitation de leur part mais c'était compréhensible puisqu'ils l'avaient gagné 5 autres fois dans la décennie précédente...

 


Donc, partons du point de référence qu'est 1993 (et première saison de Gary Bettman en poste) et essayons de trouver à quel moment ça a vraiment changé.

En 1994, les Rangers et les Canucks ont tous touché à leur trophée respectif. Mais on peut déjà commencer à trouver des failles avec Trevor Linden qui échappe le couvercle du trophée (pourquoi c'est pas soudé ensemble?) en le soulevant. C'est peut-être à ce moment que la superstition a commencé à planter ses graines...

 
Je viens finalement de découvrir qui était à l'origine de cette superstition. Et comme lors de plusieurs moments  controversés qui ont changé le visage du hockey durant les années 90, il s'agit d'Eric Lindros...

 


1997 était la première année qu'une équipe fit un point d'honneur de ne pas toucher le trophée avec Eric Lindros, un habitué de refuser des trucs, qui ne fit que poser pour une photo avec le trophée en compagnie du gars de la ligue (même pas Bettman) avant de rejoindre ses coéquipiers.

Du côté de l'ouest, les Red Wings retournaient en finale après leur défaite de 1995 et y retouchèrent sans problèmes, en plus d'éliminer ensuite les Flyers en seulement 4 matchs.

Donc comme première instauration de la tradition, on pouvait dire que c'est râté. En 1998, les Red Wings y retouchèrent de nouveau, même chose pour leurs opposants, les Capitals.

 
Ensuite, ce sont les Sabres de 1999 qui perpétuèrent en deuxième cette tradition malfamée. Et encore une fois, aucun argument solide selon quoi cela porte chance puisque les Sabres perdirent la coupe en 6 matchs contre les Stars, le tout décidé par un but en prolongation controversé de Brett Hull.

 

Ensuite, tout le monde retrouvât ses esprits et toucha au trophée dans chaque conférence de 2000 à 2002. Les Mighty Ducks d'Anaheim vinrent toutefois fucker la patente en 2003 en refusant de toucher au trophée Campbell, encore une fois dans une cause perdante. 0 en 3 jusqu'à date...

C'est en 2004 qu'on peut finalement voir un argument pour la cause puisque les champions, le Lightning, ne toucha pas au trophée, tandis que les Flames y touchèrent... OH!

 

Je crois que c'est à ce moment que la superstition est vraiment devenue mainstream. La saison suivante de 2006, après un lock-out en 2005 où vraiment personne ne toucha à rien, les deux clubs en finale, les Oilers et les Hurricanes, refusèrent de toucher au trophée, soit la première fois que cela se produisit dans les deux conférences en même temps. C'est sûr que quand aucun y touche, on peut pas dire que ça porte chance ou non...

On commença même à voir la nouvelle superstition dans la série de jeux vidéos NHL.

 

 

 

Ensuite, 2007 vint cimenter la légende de cette superstition/malédiction alors que les Sénateurs y touchèrent et perdirent, tandis que les Ducks n'y touchèrent pas (comme en 2003) et remportèrent les grands honneurs.

Mais, après avoir perdu en finale en 2008 sans avoir touché au trophée Prince de Galles, Sidney Crosby décida d'y toucher lors du rematch de 2009 et cette fois-ci, ils gagnèrent.


Ouais... On peut dire qu'il s'agissait pas d'une célébration comme en 1993. Il l'a pris dans ses mains, mais il l'a pas vraiment soulevé à bout de bras non plus, tandis que Malkin et Gonchar y touchèrent à peine et c'en était fini de ce protocole. Y'a des joueurs bantam qui sont plus contents que ça en recevant une médaille en plastique pour un tournoi à Chibougamau.

Bref c'est pas mal ça. Depuis, c'est plus ou moins la même chose, quelques équipes y touchent, d'autres non, et tout le monde fait semblant que c'est important pendant 2-3 jours. 

Les Penguins ont gardé l'habitude d'y toucher lors de leur double conquête de 2016 et 2017, même chose pour le Lightning qui y toucha lors de leurs trois participations consécutives de 2020 à 2022 terminant 2 en 3. 

Mais on peut vraiment dire que ces deux magnifiques trophées ont perdu leur lustre. En plus le trophée Prince de Galles a été instauré en 1925, donc exactement 100 ans cette année, et personne en parle, quoique il n'a pas toujours eu la même fonction de mérite, étant d'abord décerné au champion de la division américaine de 1925 à 1937 et ensuite au champion de la saison régulière jusqu'en 1967.

C'est quelque chose de se rendre en finale, même si on perd. Comme ce cher Benoit Brunet l'a dit, ça arrive pas souvent, même jamais pour plusieurs joueurs. Je me rappelle de 2021 avec le Canadien. Même si je savais qu'ils allaient se faire détruire en finale, j'étais fier de cette présence en finale et la série de finale de conférence contre Las Vegas était épique. 

Au baseball et au football, on en fait pas mal plus une grosse affaire. Mais au hockey c'est la coupe ou rien. Et c'est un peu dommage.

 

lundi 26 mai 2025

Scott Bjugstad


 


Né à St.Paul au Minnesota le 2 juin 1961, Scott Bjugstad était un athlète multidisciplinaire dans sa jeunesse, excellant au tennis, soccer et hockey. Il fut même nommé sur l'équipe d'étoiles américaine junior de soccer en 1978. Cependant, l'appel du hockey était le plus fort et il réécrit le livre des records de son équipe secondaire en compagnie de son frère, Mike Bjugstad. Ailier droit de 6'1" et 185 livres, il gradua ensuite avec l'Université du Minnesota où il fut finaliste du trophée Hobey Baker en 1983. 

Continuant dans leur tendance à recruter du talent local, les North Stars en firent leur choix de 9e ronde (181e au total) en 1981. Après sa 4e année à l'université, il s'enrôla avec l'équipe américaine en vue des Olympiques de 1984. Malgré une équipe remplie de futurs talents dans la LNH comme Pat LaFontaine, Chris Chelios, Ed Olczyk et Al Iafrate, l'équipe américaine termina avec une décevante 7e place.

Le calendrier olympique terminé, Bjugstad termina la saison avec les North Stars et leur club-école à Salt Lake City. Il fit l'équipe à temps plein la saison suivante et obtint un modeste 11 buts et 4 passes. 

Cependant, en 1985-86, il fut muté à la gauche du premier trio avec Dino Ciccarelli et son compatriote Neal Broten. Ce dernier connut sa meilleure saison en carrière avec 106 points tandis que Ciccarelli en récolta 89. Pour sa part, Bjugstad explosa avec 43 buts et 33 passes pour 76 points, soit 61 de plus que la saison précédente. Son 43 buts était même un record d'équipe pour un ailier gauche, battu depuis.

Neal Broten devint le premier américain à passer la barre des 100 points en une saison en 1985-86

Est-ce que les North Stars s'étaient trouvé une nouvelle vedette offensive ou était-ce un feu de paille?

Et bien avec une pression considérable sur ses épaules en 1986-87, il ne put faire mieux que 4 buts et 9 passes en 72 matchs, perdant sa place sur le premier trio au profit de Brian Bellows. Il fut souvent laissé de côté et retourna une dizaine de matchs dans les mineures. Il se blessa également en fin de saison.


Il tenta de se ressaisir en 1987-88 et répondit avec 22 points lors de ses 28 premiers matchs, étant même de retour avec Broten et Ciccarelli. Cependant, il se déchira un ligament au genou en décembre, tenta de revenir quelques semaines plus tard, mais aggrava davantage sa blessure et sa saison fut terminée.

Il revint à temps pour le camp d'entraînement de 1988 mais son cauchemar continua alors que la blessure revint et il rata encore plusieurs semaines d'activités. Avant son retour au jeu, les North Stars décidèrent de s'en débarrasser. Ils l'envoyèrent alors aux Penguins en compagnie de Gord Dineen, en retour de Ville Siren et Steve Gotaas. 

Les Penguins espéraient le faire évoluer sur le trio de Mario Lemieux et en refaire un attaquant à redouter. Cependant, ce fut un fiasco alors qu'il n'obtint que 3 buts en 24 matchs. Ils l'envoyèrent donc dans les mineures à Muskegon mais il refusa de s'y rapporter, menaçant de prendre sa retraite. Les Penguins le libérèrent et il termina plutôt la saison à Genève dans la ligue Suisse.

Agent libre, il signa ensuite avec les Kings pour la saison 1989-90. Il accepta toutefois de se rapporter à leur club-école à New Haven et il y connut une excellente saison avec 47 buts et 21 passes en seulement 47 matchs. Mais en seulement 11 matchs à L.A. il ne put faire mieux qu'un but et 2 passes. 

Les deux saisons suivantes furent dans la même veine avec des aller-retours L.A/mineures à répétition et des statistiques médiocres dans la LNH. Ses blessures continuèrent également de persister. Une chirurgie fut de nouveau nécessaire à l'été 1992 mais il ne revint plus jamais dans la LNH. Après seulement 7 matchs dans les mineures à l'automne 1992, il prit sa retraite.

En 317 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 76 buts, 68 passes pour 144 points.

Après sa retraite, il retourna au Minnesota où il entraîna plusieurs saisons au niveau secondaire, en plus d'ouvrir une école renommée en perfectionnement du lancer.

Son neveu Nick Bjugstad, fils de son frère Mike, fut choisi en première ronde par les Panthers en 2010. Il évolue présentement avec l'Utah après des passages avec les Penguins, le Wild, les Oilers et les Coyotes.

 

vendredi 23 mai 2025

Normand Baron


Le parcours de hockeyeur de Normand Baron est pour le moins étonnant.

En 1976-77, il s’est joint au Junior de Montréal. Dans cette équipe dirigée par Jacques Laperrière, on retrouve Marco Baron, Normand Dupont, Robert Picard et Mark Hardy. Normand Baron ne joue que 7 matchs, amassant un but et une passe et aucune minute de pénalité.

Il se dirigea ensuite vers le junior B et des circuits intermédiaires.

Il prit sa retraite du hockey en 1979, pour ensuite mettre son énergie dans le culturisme. Il y rencontra un succès certain, alors qu’il fut désigné Monsieur Montréal et Monsieur Province de Québec en 1981. Sa force ne faisait pas de doute, réussissant à soulever 600 livres au développé couché (bench press). Son physique lui permit également de travailler comme portier de discothèque.

Au printemps 1983, alors que les Canadiens furent rapidement éliminés par Buffalo, Baron estima que Guy Lafleur s’était fait trop brasser. Il offrit alors ses services aux Canadiens. Claude Ruel lui dit de maigrir de 25 livres et de revenir.

Comme il avait tenu parole, il se présenta au camp. Ayant été inactif au hockey depuis un moment, sa présence suscita la curiosité. Ça ne l’empêcha pas d’affirmer qu’il était là pour prendre le poste de Chris Nilan. On l’envoya finalement à Halifax rejoindre les Voyageurs de la Nouvelle-Écosse de la Ligue américaine. Il y présenta une fiche respectable de 11 buts et 11 passes en 68 matchs. Quant à son total de minutes de pénalité, il se chiffra à 275, le troisième plus élevé de la ligue.

Il fut rappelé en mars, alors que Chris Nilan avait fait preuve d’indiscipline. Il joua son premier match le 25 à New York, contre les Rangers.

Le 29 mars, dans un match contre Québec, il avait dit qu’il n’aimait le style de Dale Hunter et qu’il lui dirait sur la glace. Il a pris plutôt une pénalité d’indiscipline pour double-échec contre lui. Dans une victoire facile des Nordiques, Michel Bergeron dit que c’était décevant de devoir recourir à de tels joueurs. En pleine rivalité, on fit des comparaisons avec Jimmy Mann, que les Nordiques avaient acquis le mois précédent, qui vient aussi de Verdun et qui était l’ami de Baron dans la vie.

Il demeure que Mann avait un parcours de hockey plus étoffé que celui de Baron et Serge Savard fut critiqué d’avoir eu recours à ses services, alors qu’il avait déjà dit qu’il faudrait nettoyer le hockey.

En bout de ligne, il joua 4 matchs en saison régulière, pour un total de 12 minutes de pénalité. En séries, il participa aux trois matchs du premier tour contre les Bruins, mais il ne joua plus par la suite. C’est donc dire que Baron, tout comme Mann, n’était pas en uniforme lors du match du Vendredi Saint, contre les Nordiques en deuxième ronde.

Au camp de 1984, Nilan montra qu’il était définitivement un meilleur joueur de hockey et Baron fut envoyé aux Canadiens de Sherbrooke.

En Estrie, il eut des différents avec l’entraîneur Pierre Creamer, parce qu’il ne voulait pas seulement se battre, affirmant qu’il avait eu de bons résultats avec Serge Boisvert et Randy Bucyk. Il passa finalement l’année en entier avec Sherbrooke et fit partie de l’équipe qui remporta la Coupe Calder.

En septembre 1985, il fut échangé aux Blues contre un montant d’argent.

Après avoir débuté la saison dans l’IHL, il fut rappelé en décembre et marqua son premier but le lendemain de Noёl contre Murray Bannerman des Blackhawks. Son deuxième et dernier but fut quant à lui compté contre Mark Laforest, des Red Wings. Ce furent ses seuls points en carrière. En 23 matchs avec St-Louis, il accumula 49 minutes de pénalité.

C’est ainsi que se termina le parcours atypique de Normand Baron dans le hockey.

Par après, il s’est ouvert un gymnase pour culturistes à Verdun, pour ensuite travailler de nombreuses années à Postes Canada. Il est maintenant à sa retraite.

Pour ceux que ça intéresse, il a composé le Blues des Glorieux.

Sources:

″Un matamore veut le poste de Nilan″ de Bernard Brisset, 9 septembre 1983, La Presse, page S4,

″«L’homme le plus fort que j’aie vu dans le hockey» - André Boudrias″ de Bernard Brisset, 22 mars 1984, La Presse, page S4,

″Baron : «Pas besoin de me dire quoi faire»″ de Ronald King, 23 mars 1984, La Presse, page S3,

″Where’s Baron of Beef? Nordiques put him in cooler″ de Herb Zurkowsky, March 30, 1984, Montreal Gazette, page C1,

″Que fait Savard dans ce cirque?″ de Claude Larochelle, 31 mars 1984, Le Soleil, page C1,

″Normand Baron: rêve fini?″, PC, 31 mars 1984, Le Soleil, page C3,

″Baron : «Je peux tenir mon bout sur une ligne»″ de Richard Hétu, 21 septembre 1984, La Presse, page S2,

″Normand Baron victime de sa propre force″ de Pierre Turgeon, 19 janvier 1985, La Tribune, page S9,

″Les ex-Glorieux font d’excellents Blues″, AP, 27 décembre 1985, La Presse, page S7,

″Offrir une voiture sport à un enfant de 16 ans..″ de Tom Lapointe, 17 février 1987, La Presse, page S6,

″Que sont-ils devenus?″ de Michel Beaudry, 20 septembre 2021, Journal de Montréal (journaldemontreal.com),

hockey-reference.com.

mercredi 14 mai 2025

Roger Jenkins


 

 

Le défenseur Roger «Broadway» Jenkins est né 18 novembre 1911 à Appleton au Wisconsin. Sa famille déménagea toutefois à Port Arthur en Ontario lorsqu'il n'avait que trois ans. 

Après avoir joué son junior à Thunder Bay et une saison senior à Edmonton, il devint la propriété des Black Hawks pour la saison 1930-31. Cependant, les Black Hawks le prêtèrent aux Maple Leafs avant que la saison commence et c'est donc avec Toronto qu'il fit ses débuts professionnels. Après 21 matchs avec les Leafs, il fut retourné à Chicago pour finir cette première saison où il n'obtint qu'une seule passe. 

La saison suivante, il fut recalé avec les obscurs Tigers du Bronx de la Canadian-American Hockey League, l'ancêtre de la AHL moderne. Les Tigers n'existeront que durant cette seule saison 1931-32. La saison suivante, Jenkins fut rapatrié à Chicago où il joua enfin une saison complète et récolta de bonnes statistiques avec 3 buts et 10 passes en 46 matchs, soit le meilleur rendement chez les défenseurs de l'équipe. Il évoluait aussi parfois comme attaquant.

En 1933-34, il joua encore toute la saison à Chicago, mais n'obtint que 4 points. Il fut toutefois en poste durant l'entièreté des séries éliminatoires et aida le club à remporter sa première Coupe Stanley. Avant que les séries commencent, Jenkins avait parié avec le gardien des Hawks Charlie Gardiner que s'ils gagnaient la coupe, il paraderait Gardiner en brouette dans les rues de Chicago lors de la parade. 

Jenkins tint parole.

Jenkins transportant Charlie Gardiner lors de la parade de 1934
 

Gardiner devint le seul gardien capitaine à remporter la Coupe Stanley dans l'histoire de cette dernière. Cependant, il souffrait d'une infection aux amygdales depuis deux saisons, et jouait constamment malgré la douleur, la fatigue et même des convulsions. Il dut même quitter le match décisif en finale contre les Red Wings, après la 3e période toujours avec une égalité de 0-0. Le match se termina en 2e période de surtemps sur un but de Mush March (tout un nom). Gardiner remporta également le Vézina cette saison-là. Malheureusement, son infection prit de l’ampleur et il mourut d'une hémorragie cérébrale deux mois après avoir été transporté en brouette par Jenkins.

Lors de l'entre-saison 1934, Jenkins fut impliqué dans une méga transaction alors que la légende du Canadien Howie Morenz prit (dans la controverse) le chemin de Chicago. En retour de Morenz, du gardien Lorne Chabot et du défenseur Marty Burke, le Canadien obtint l'excellent Lionel «Big Train» Conacher, l'attaquant Leroy Goldsworthy ainsi que Jenkins. Conacher fut toutefois échangé aussitôt aux Maroons où il avait déjà joué dans le passé.


Jenkins continua donc sa carrière avec le CH et obtint 4 buts et 6 passes en 1934-35. Il fut toutefois échangé à prix fort après cette seule saison, cette fois-ci aux Bruins. En retour de seulement Jenkins, le CH obtint le controversé et excentrique Jean Pusie et aussi le défenseur Walt Buswell qui jouera 5 solides saisons avec le faible club montréalais.

Donc Jenkins joua en 1935-36 pour un cinquième club différent en six saisons (en incluant les Tigers du Bronx). Il récolta 8 points en 42 matchs. 

Mais, encore une fois, il fut impliqué dans une autre transaction d'importance avant la saison suivante. Cette fois-ci, il retourna avec le Canadien en compagnie du légendaire Babe Siebert. En retour, les Bruins rapatrièrent Leroy Goldsworthy, en plus de mettre la main sur Sammy McManus ainsi qu'un montant de 10 000$.

Cependant, les Canadiens n'avaient que très peu de plan pour ce deuxième séjour de Jenkins. Ils le firent jouer 10 matchs sans histoire avant de le laisser languir dans les gradins. Il fut finalement libéré à la mi-décembre 1936. Le soir même, les Maroons lui firent signer un contrat d'urgence pour colmater leur défense. Mais ce ne fut que son seul et unique match avec les Maroons et il fut également laissé de côté pour les prochains matchs. Il fut finalement prêté aux Americans de New York, son 3e club de la saison. Il est d'ailleurs un des premiers joueurs de l'histoire de la ligue à avoir joué pour trois équipes durant le même calendrier.

Libéré par les Americans après la saison, il débuta ensuite celle de 1937-38 sans contrat. Il fut toutefois signé quelques semaines plus tard par son premier club, les Black Hawks. L'air de Chicago sembla parfaitement lui convenir puisqu'il retrouva finalement son aplomb, obtenant 9 points en 37 matchs, et aidant de nouveau l'équipe à remporter la Coupe Stanley. Cette fois-ci il fut un contributeur majeur en séries, obtenant 6 points en 10 matchs. 

Les Hawks de 1938 sont souvent considérés comme un des pires clubs à avoir remporté la Coupe. Le club avait raté les séries l'année précédente et s'étaient faufilé en séries avec une fiche de 14 victoires, 25 défaites et 9 nulles, ce qui était quand même bon pour la dernière position donnant accès aux séries dans leur division. Sur leur chemin, ils éliminèrent d'abord les Canadiens, et ensuite les Americans en deuxième ronde, soit deux clubs ayant abandonné dans le cas de Jenkins la saison précédente. Ils éliminèrent ensuite les Leafs en 4 matchs (d'une série 3 de 5). Les Leafs étaient également une ancienne équipe de Jenkins, mais comme vous pouvez voir, il a pas mal joué partout...

Leur pourcentage de victoire de .291 en saison demeure à ce jour un record pour un club champion de la coupe. Ils sont également le club champion ayant le moins de membres du temple de la renommée, seulement un en fait, le défenseur Earl Siebert.

Et encore une fois, j'imagine par tradition, Jenkins avait fait le pari avec le gardien des Black Hawks, cette fois-ci Mike Karakas, qu'il le transporterait en brouette. Je n'ai pas trouvé de photo cette fois-ci, seulement cette coupure de journal.


Les Black Hawks de 1938 étaient également l'équipe avec les plus de joueurs nés aux États-Unis ayant leur nom gravé sur la coupe avec 8 joueurs, incluant Jenkins.

Suite à cette deuxième coupe pour Jenkins (et les Hawks), il débuta la saison suivante à Chicago mais fut libéré après 14 matchs. Il fit alors un énième retour avec une ancienne équipe, en retournant avec les Americans de New York. C'est avec eux qu'il termina son parcours dans la LNH. Et son dernier match en saison régulière ne fut même pas complété en tant que patineur. Lors du dernier match de la saison des Americans contre les Rangers, le gardien Earl Robertson se blessa durant la deuxième période. N'ayant aucun substitut, ce fut Jenkins qui fut délégué pour remplacer Robertson. Alors qu'ils tiraient déjà de l'arrière 4-2, Jenkins alloua 7 buts et les Americans perdirent ce match 11-5, soit leur pire défaite de la saison. Ils atteignirent toutefois les séries mais s'inclinèrent en 2 matchs contre les Maple Leafs.

La saison suivante, Jenkins fut vendu aux Indians de Springfield de Eddie Shore dans la AHL. Après une saison à Springfield, il joua trois ans avec les Bears de Hershey et fut élu au passage sur l'équipe d'étoiles en 1942-43. Il mit ensuite le cap vers l'ouest pour terminer sa carrière dans les niveaux mineurs de l'ouest nord-américain. Il joua d'abord la saison 1943-44 avec les Iron Workers de Seattle de l'obscure Northwest International Hockey League, ligue purement amateure qui jouait seulement les dimanches... La NIHL se renomma sous le nom de la Pacific Coast Hockey League la saison suivante. Jenkins suivit, cette fois-ci avec les Stars de Seattle. Il joua ensuite pour les Ironmen de Seattle et termina finalement sa longue carrière en 1948 après deux saisons avec les Rockets de Tacoma.

En 327 matchs dans la LNH, sa fiche fut de 15 buts et 39 passes pour 54 points. Il aura joué pour 6 clubs de la LNH, à une époque où l'on comptait entre 7 et 10 équipes par saison. Les seuls clubs où il n'aura pas joué durant son passage furent les Rangers, les Red Wings, les Quakers de Philadelphie (1930-31) et les Senators d'Ottawa/Eagles de St.Louis, 

Donc malgré une carrière assez anonyme, il aura tout de même laissé sa trace particulière, obtenant au passage deux coupes Stanley et ayant été impliqué dans plusieurs transactions majeures de l'époque. On peut dire qu'il a roulé sa brouette...